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nicoducaire

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Cultures et societes en Egypte et dans le monde arabe - Arab and Egyptian cultures and societies


Film marocain "L'armée du salut"

Publié par Tetu sur 30 Août 2013, 15:51pm

Catégories : #Monde Arabe, #LGBTQI, #Cinéma

Abdellah Taïa : «J’espère que « L’armée du salut » aidera le Maroc à changer de regard sur les homosexuels»

lu sur Tetu.org, un article de Samuel Zralos

 

SALVATION ARMY hd-001

 

L’écrivain marocain Abdellah Taïa a adapté lui même au cinéma son roman « L’armée du salut », paru en 2006 aux éditions du Seuil.

Romancier marocain, Abdellah Taïa est le premier écrivain arabe musulman contemporain à avoir assumé publiquement son homosexualité. Né à Rabat en 1973, il vit aujourd'hui en France. Il est l'auteur aux éditions du Seuil de cinq romans. Il a réalisé cette année l'adaptation du premier d'entre eux, L'armée du salut. Le film, qui devrait sortir en janvier 2014 en France, a été sélectionné pour la Mostra de Venise 2013 dans le cadre de la semaine internationale de la critique et pour le Toronto International Film Festival 2013 dans la section découverte. A l'occasion de la sortie d 'un premier extrait, Têtu.com est allé à sa rencontre.

 

Quel est le sujet de votre film, L'Armée du salut ?
L'armée du salut, adapté de mon roman éponyme, est un film qui suit le parcours d'un jeune Marocain homosexuel. En deux parties. D'abord, quand il est adolescent à Casablanca en train d'essayer de faire face à une réalité marocaine opaque, très sexuelle et où l'individu libre, hétérosexuel comme homosexuel, a rarement sa place. Ensuite, dix ans plus tard, le jour où il débarque à Genève pour poursuivre ses études: il erre dans les rues, il n'a pas où dormir et, en même temps, il se rend compte que ce n'est pas parce qu'il est arrivé en Occident qu'il est devenu pour autant libre, complètement libre. Le chemin est encore long pour lui. Le héros, interprété à l'âge de 15 ans par Saïd Mrini et à 25 ans par le comédien Karim Aït M'Hand, porte le même prénom que moi: Abdellah.

 

Qu'est-ce qui vous a poussé à réaliser une œuvre autobiographique ?
Tout est autobiographique dans une création. Tout vient d'une expérience personnelle. Tout passe par mon corps et mon esprit. J'ai un monde que je porte en moi, celui du Maroc pauvre et silencieux où j'ai vécu jusqu'à l'âge de 25 ans. Et mon but de le faire entrer dans les livres et, maintenant à travers ce premier film, dans le cinéma. Dire ce monde arabe, musulman, africain à travers les yeux d'un homosexuel: quelqu'un qui n'est pas sensé exister, parler, se révolter.

 

D'où vient cette envie de passer de la plume à la caméra ?
Le cinéma est mon premier rêve. Mon premier projet. Mon premier désir. Je voulais venir à Paris pour devenir réalisateur: c'est la décision très sérieuse que j'ai prise quand j'avais 13 ans. Il m'a fallu beaucoup de temps pour y arriver. Le temps de savoir ce que je voulais raconter au cinéma, le temps d'avoir une vision, un projet cinématographique et pas seulement une histoire... Dans ma tête, livres ou films, tout se mélange. Ce qui compte c'est comment transformer des images intimes en quelque chose d' intéressant, de vivant, cohérent, avec un sens fort, poétique. Et, aussi, politique. C'est cela pour moi créer. Et militer.

 

Pensez vous que votre film pourra sortir au Maroc ? Est-ce important pour vous ?
Ce film porte un regard très critique sur la société marocaine mais j'ai veillé, à tous les stades de sa fabrication, à ce que la représentation de ce pays soit la plus juste possible, la plus vraie, la plus pure. L'armée du salut dit un jeune homosexuel marocain qui fait face au mal et donne aussi à voir le fonctionnement intérieure d'une famille marocaine. Il n'y aucune victime dans ce long-métrage. En revanche, la solitude, pas seulement celle du héros, y est partout. Je souhaite de ton mon cœur que ce film sorte au Maroc. Il doit sortir là-bas. Les homosexuels doivent exister un peu plus au Maroc. J'espère que ce film aidera le Maroc à changer de regard sur eux.

Découvrez ci-dessous le premier extrait du film :

 

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